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Emplacement de la plateforme SESAME à l’extérieur de l’ISS sur le module Bartolomeo.
Source de la photo : EMA : mesurer le vieillissement des matériaux dans l’espace depuis l’ISS | CNES

Dans le cadre d’un projet avec l’EMPA (Swiss Federal Laboratory for Materials Science and Technology ), et l’ESA (European Swiss Agency), des échantillons de verre métallique base palladium et platine produits ont embarqué pour l’espace !

Le but de ce projet est de comprendre comment les matériaux réagissent dans l’espace, afin de sélectionner les plus aptes à être utilisés dans cet environnement très contraignant pour les matériaux : ils sont soumis à des radiations, à du vide, mais aussi à des températures extrêmes qui vont de -150°C à +150°C selon que l’ISS (station spatiale internationale) est exposée au soleil ou dans l’ombre de la Terre. Il y a également le risque d’être percuté par de minuscules débris de satellite par exemple.

Une première phase du projet a consisté à soumettre les matériaux à une campagne de tests sur Terre pour s’assurer de leur compatibilité avec l’espace et pour bien évidemment vérifier l’absence de risque pour l’ISS et les astronautes. 141 échantillons ont été jugés aptes à être exposés à l’extérieur de l’ISS, dont l’alliage base palladium (l’alliage base platine étant également qualifié mais est un échantillon de réserve).

En décembre 2024, les échantillons de verre métalliques élaborés à la fonderie de PX Precinox, recoulés au laboratoire PX Services R&D et usinés chez PX Precinox ont donc pris place dans une navette Space X à destination de l’ISS.

Leur assemblage à bord de l’ISS sur la plateforme SESAME (Space Environment Study of Ageing of MatErials) mise au point par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales Français) a été réalisée par les astronautes américains Sunita Williams et Don Pettit le 13 décembre 2024 et son installation par le bras robotisé sur la plateforme externe Airbus Bartolomeo le 16 décembre 2024.

Grâce à SESAME, les ingénieurs du CNES, de l’ESA et les partenaires du projet pourront analyser la manière dont les différents matériaux se comportent lors d’une exposition directe dans l’espace. Les propriétés physiques et physico-chimiques des matériaux (par exemple leur épaisseur, leur masse, leurs propriétés thermo-optiques) seront ainsi comparées avant et après le vol. Les impacts de débris ou de micrométéorites seront également étudiés. Ces données seront utiles pour la conception des futurs systèmes orbitaux.

Le retour sur Terre de la plateforme est prévu d’ici 12 à 18 mois. Nous avons hâte de savoir comment le verre métallique aura vécu son séjour prolongé dans l’espace. L’un des intérêts des verres métalliques est que contrairement à la plupart des métaux leur comportement mécanique est stable de -150 à +150°C. Ils sont de plus très résistants à la corrosion et à l’érosion, ce qui en fait des candidats idéaux pour ce type d’environnement.

Module Sésame avec les différents échantillons sélectionnés après assemblage

Source de la photo : EMA : mesurer le vieillissement des matériaux dans l’espace depuis l’ISS | CNES